Promenade dans le canyon

Les falaises rocheuses étaient encore recouvertes du sable amené du désert par la tempête d'il y a quelques jours mais finalement cela ne transformait guère plus le paysage et les habitués passaient sans y prêter la moindre attention. Impossible de savoir ce que pouvait ressentir le Nagai en découvrant la planète. Ner-Zhul se posait beaucoup de questions : sur sa planète d'origine, les endroits qu'il avait connus. Mais plus important que tout était de connaître la véritable identité de Sigil. La discussion qu'il allait avoir avec le Togruta ne porterait pas sur ce sujet.

Le canyon défilait et bientôt le speeder arriva à son terme, là où commençait le désert. Ner-Zhul arrêta la machine et descendit sans dire un mot. Il fit quelques pas en avant et scruta dans le lointain sans savoir exactement ce qu'il cherchait. Peu après, il revint vers Sigil et lui dit :
- Nous aurions très bien pu discuter à l'Académie mais j'avais besoin de sortir. Et puis, ici nous pouvons parler librement, ce qu'il n'est pas le cas là-bas ; bien que ce que je m'apprête à vous dire n'a rien de secret. Nous n'en sommes pas encore là mais si les Derviches se joignent à l'Ordre Sith, ils seront employés de la même manière qu'autrefois. Je ne connais pas encore très bien votre façon d'agir ; cependant je trouve dommage que vos compétences et votre potentiel notamment ne soient pas utilisés à bon escient. Vous pouvez être mieux employés. Certains de vous sont étroitement liés à la Force, que vous le sachiez ou non. Le Seigneur Sith marqua une courte pause. Vous êtes le premier Derviche que je rencontre et je sens une grande puissance, certes encore inexploitée, en vous. Ce que je vous propose est avantageux : vous avez la possibilité de suivre mon enseignement afin d'acquérir de nouvelles capacités qui vous démarqueront des autres. En contrepartie, vous m'en apprendrez plus sur votre ordre et devrez effectuer des changements dans votre façon de vous comporter, surtout vis à vis des autres Derviches. Je n'ai pour l'instant rien d'autre à ajouter donc si vous avez des questions, c'est maintenant. Si vous êtes intéressé par l'histoire de la région ou sur les Sith qui y ont vécu, je peux tout aussi bien vous renseigner sur elle.
La discussion avait été vite expédiée : la proposition avait été faite à Sigil et celui-ci s'en serait peut être douté. Il avait également reçu la possibilité d'étudier auprès de Dark Sekot et tous ces évènements feraient peut être réfléchir le Nagai sur son potentiel. Il lui fallait à présent réfléchir sur son avenir dans cette Galaxie.

- Vous aurez tout le temps qu'il faudra pour réfléchir. Il est encore trop tôt pour sortir d'ici. Néanmoins, vos sangles seront ôtées immédiatement afin que vous puissiez retirer tout le confort nécessaire à votre rétablissement. A présent je me retire, termina-t-il en se tournant vers Sigil, je dois m'entretenir avec vous.

A bord du Fléau de Korriban, Sigil Morathi était seul donc il avait le choix de ses décisions mais désormais, le Grand Maître et 3 Maîtres dont deux qui avaient contribués à faire de lui ce qu’il était étaient présents. Aussi, pendant que Ner-Zhul quittait la salle, ce fut tout naturellement que le Nagai resta immobile, fixant ses supérieurs, attendant leur approbation ou non pour suivre le Sith. Orel Saïka s’adressa alors à Cyrus Alkorr:

- Vous pouvez le laisser partir, Grand Maître, je me porte garant de sa loyauté.

Yaemon Guntarr appuya cette affirmation:

- Maître Saïka et moi-même le connaissons bien. C’est un bon élément, il ne nous a jamais fait défaut.

- Votre parole à tous les deux me suffit. Tu peux y aller, Assassin. Mais n’oublies pas qui tu es ni où va ta loyauté. Quand tu reviendras, je veux que tu nous raconte en détail ce que t’auras dit le Togruta.

- Très bien Grand Maître. Maîtres!

Après une brève révérence, Sigil sortit et rejoignit Ner-Zhul qui progressait lentement dans les couloirs de l’Académie. Il se dégageait de ce Togruta une aura à la fois malsaine et impassible. Sigil pouvait ressentir la froideur et le mal qui se dégageaient de lui. Son intuition, malgré les siècles passés, était restée très affûtée.

Sigil avait rendez-vous avec Ner-Zhul dans le hangar dans une dizaine de minutes, le Togruta ayant apparemment à faire. N’ayant rien d’autre à faire quant à lui, Sigil se dirigea de suite vers le point de rendez-vous. Le sens de l’orientation étant un aspect très important et donc très travaillé chez tous les Derviches Seyugi, l’Assassin n’eut aucune difficulté à retrouver son chemin et arriva à destination quelques minutes plus tard. Pour patienter, il se mit en position de méditation et ferma les yeux, laissant son esprit divaguer à travers ses souvenirs. C’est alors qu’il ressenti à nouveau cette impression étrange qu’il avait déjà ressenti ce matin dans la salle de réunion alors qu’il s’entraînait. Il ouvrit les yeux et scruta les alentours, mais, à part quelques soldats qui étaient affairés, il ne vit personne. Le Nagai fronça légèrement les sourcils et se remit en méditation, ressentant toujours cette impression d’être épié.

(#) Quel être pathétique. Il n’a aucun sens de l’initiative, c’est affligeant. (#)

(#) Certes, mais c’est l’endoctrinement des Derviches Seyugi qui veut cela sans doute. D’après tout ce que je sais sur eux, il ne connaissent rien d’autre que le combat, le meurtre, l’obéissance à leurs Maîtres et la dévotion la plus totale à leur Chapitre. (#)

(#) Alors il ne nous servira à rien. Ce n’est qu’un pantin dénué de libre arbitre. Un beau gâchis quant on voit le potentiel qu’il possède. Non, il nous faut quelqu’un de plus empathique. Il ne ressent strictement rien. Ce n’est qu’un vulgaire robot organique. (#)

(#) Non, pas tout à fait. Ses sentiments et ses émotions sont refoulés depuis longtemps, cela fait parti de leurs rites d’initiation. Mais en pénétrant dans son esprit, j’ai découvert une faille, une faille exploitable qui peut faire l’effet d’une véritable bombe. Je vais t’expliquer ça mais pas ici. Il sait que quelqu’un, ou quelque chose l’observe. Eloignons nous de lui et laissons Ner-Zhul préparer le terrain. (#)

La sensation qui perturbait Sigil s’estompa en quelques secondes et tout redevint « normal » dans le hangar. Le Nagai se replongea dans sa méditation jusqu’à l’arrivée de Ner-Zhul quelques minutes plus tard.

- Nous allons prendre un speeder. Les canyons sont dangereux mais plutôt intéressants à voir.

- Comme vous voudrez Monseigneur.

Etrangement, l’idée d’admirer à nouveau le paysage de cette planète qui fascinait tant le Nagai fit naître en lui un furtif sentiment de réjouissance, sentiment qui disparut aussitôt grâce à la maîtrise de soi de l’Assassin qui monta dans le speeder côté passager, tandis que Ner-Zhul s’installa aux commandes. Ensuite, le speeder quitta le hangar et s’éloigna de l’Académie en direction des canyons. Bien que Sigil trouvait le paysage magnifique, il ne laissa rien paraître de son émerveillement et se contenta d’admirer froidement ce qui s’offrait à ses yeux, attendant que Ner-Zhul prenne la parole. Le Togruta resta silencieux tout le long du trajet, trajet qui dura plusieurs minutes à l’issue desquelles le speeder s’arrêta à la sortie des canyons. Ner-Zhul descendit du véhicule, imité par Sigil qui se contenta de rester immobile et silencieux, près de la machine, observant le Sith s’éloigner de quelques mètres. Le Togruta scrutait le désert, semblant chercher ou attendre quelque chose. Sigil restait très attentif à son interlocuteur et aux alentours. Il ne manqua pas de remarquer que sa position actuelle faisait de lui une cible facile pour tout éventuel sniper embusqué dans les irrégularités du canyon derrière lui. C’est pourquoi le Nagai se tint sur ses gardes, prêt à agir ou réagir du mieux qu’il le pourrait en cas d’agression.

Ner-Zhul revint un court instant après et prit enfin la parole:

- Nous aurions très bien pu discuter à l'Académie mais j'avais besoin de sortir. Et puis, ici nous pouvons parler librement, ce qui n'est pas le cas là-bas; bien que ce que je m'apprête à vous dire n'a rien de secret. Nous n'en sommes pas encore là mais si les Derviches se joignent à l'Ordre Sith, ils seront employés de la même manière qu'autrefois. Je ne connais pas encore très bien votre façon d'agir; cependant je trouve dommage que vos compétences et votre potentiel notamment ne soient pas utilisés à bon escient. Vous pouvez être mieux employés. Certains de vous sont étroitement liés à la Force, que vous le sachiez ou non. Le Seigneur Sith marqua une courte pause. Vous êtes le premier Derviche que je rencontre et je sens une grande puissance, certes encore inexploitée, en vous. Ce que je vous propose est avantageux: vous avez la possibilité de suivre mon enseignement afin d'acquérir de nouvelles capacités qui vous démarqueront des autres. En contrepartie, vous m'en apprendrez plus sur votre ordre et devrez effectuer des changements dans votre façon de vous comporter, surtout vis à vis des autres Derviches. Je n'ai pour l'instant rien d'autre à ajouter donc si vous avez des questions, c'est maintenant. Si vous êtes intéressé par l'histoire de la région ou sur les Sith qui y ont vécu, je peux tout aussi bien vous renseigner sur elle.

Une chose était certaine: Le temps des Derviches Seyugi, tels que l’avait connu Sigil, était révolu. Même un individu aussi borné que lui à suivre aveuglément les ordres de ses supérieurs sans jamais remettre en question leurs décisions ni les principes de l’ordre, savait que pour survivre, les Derviches allaient désormais devoir s’adapter et changer.

- Je comprends fort bien vos paroles, Monseigneur. Ceci dit, dois-je vous rappeler qu’à mon niveau, je ne peux prendre de décision aussi importante que celle d’accepter ou non de vous prêter allégeance? En ce qui concerne « la Force », est ce comme cela que s’appelle le Don qui caractérise tous les Derviches Seyugi? Quant à l’histoire de cette planète ainsi que celle des Sith, je serai ravi de les entendre.

Sigil était avide d’en apprendre plus sur cette planète ainsi que sur l’histoire de ceux qui avaient redécouvert les siens. Cette curiosité et cette fascination le troublaient car il ne comprenait pas pourquoi il était tout à coup attiré par ce genre de choses mais il préféra garder tout cela pour lui. Il ne désirait pas s’ouvrir trop facilement à Ner-Zhul qu’il ne connaissait après tout pas assez. Et la confiance ne faisait pas partie des qualités d’un Derviche Seyugi.

Sigil Morathi regarda Ner-Zhul s’éloigner puis quitter le hangar et resta ainsi jusqu’à ce que le Togruta eut disparu de son champ de vision. Le Derviche scruta à nouveau la pièce puis, sortit à son tour pour se diriger vers l’infirmerie de l’Académie Sith et y faire son rapport, comme le Grand Maître le lui avait ordonné.

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